Washington, 12 août 2025 – Le département du Trésor des États-Unis a annoncé, via son Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC), l’imposition de sanctions contre plusieurs entités accusées d’alimenter la violence et l’exploitation minière illégale dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon Washington, ces sanctions visent à couper les sources de financement des groupes armés responsables de graves violations des droits humains et de l’instabilité chronique dans la région. La zone de Rubaya, riche en minerais essentiels à l’industrie électronique mondiale, est particulièrement visée.
Un commerce qui nourrit le conflit
L’OFAC pointe notamment la Coalition des Patriotes Résistants Congolais – Force de Frappe (PARECO-FF), un groupe armé apparu en 2022, accusé de contrôler des sites miniers, de taxer illégalement les mineurs, de pratiquer la contrebande et d’imposer le travail forcé. Cette organisation aurait également exécuté des civils dans les zones sous son contrôle.
Les autorités américaines estiment que ces activités illicites profitent directement ou indirectement aux groupes armés, avec la complicité de réseaux corrompus, et alimentent le cycle de violence.
Des sociétés dans le viseur
Trois sociétés sont directement visées par les sanctions :
Coopérative des Artisans Miniers du Congo (CAMC), exploitant majeur de la concession de Rubaya, accusée de vendre des minerais extraits illégalement dans des zones sous contrôle armé.
East Rise Corporation Limited et Star Dragon Corporation Limited, toutes deux basées à Hong Kong, accusées d’avoir facilité le commerce de ces minerais sur les marchés internationaux.
Washington affirme que ces transactions passent souvent par le Rwanda avant d’atteindre les principaux pays de raffinage, comme la Chine.
Mesures punitives et objectifs
Les sanctions entraînent le gel de tous les avoirs de ces entités aux États-Unis et l’interdiction pour les citoyens et entreprises américains de réaliser des transactions avec elles. Toute violation expose à des sanctions civiles ou pénales.
« Le commerce des minerais liés au conflit fait payer un lourd tribut aux civils congolais ; il alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses de la loi d’investir en RDC », a déclaré John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier.
Washington rappelle que l’objectif des sanctions n’est pas seulement punitif : elles visent à provoquer un changement de comportement et à encourager des investissements légaux et responsables dans la région.
Contexte diplomatique
Cette annonce intervient quelques semaines après la signature, le 27 juin 2025, de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, facilité par les États-Unis. Washington dit soutenir les efforts pour instaurer une intégration économique régionale, accroître la transparence des chaînes d’approvisionnement et favoriser un commerce légal des minerais critiques.