Boké, Guinée – Le malaise grandit chez les travailleurs de DTP Mining, société sous-traitante de la Guinea Alumina Corporation (GAC), implantée à Tiguilinta. Après plusieurs mois passés en congé technique, ces employés sortent de leur silence et lancent un appel pressant aux autorités guinéennes pour le respect de leurs droits.
« Trop longtemps nous avons patienté »
Réunis à Boké, les travailleurs n’ont pas caché leur exaspération. Selon eux, la direction de DTP tarde à appliquer la mesure d’accompagnement promise lors de la suspension de leurs activités. Une attente devenue insupportable.
« Trop longtemps, nous avons patienté dans le silence. Aujourd’hui, il est temps d’agir et de mettre fin à cette injustice », clament-ils, rappelant qu’ils ont contribué pendant des années à l’essor du projet GAC en Guinée.
Une collaboration stratégique avec GAC
Filiale du groupe Bouygues, DTP Mining a été un partenaire stratégique de GAC. Elle a pris en charge une partie essentielle des travaux :
extraction et transport de la bauxite depuis les plateaux de Sangarédi et de Tinguilinta, participation à la réalisation de chantiers d’infrastructures minières,
Appui au développement local grâce à l’emploi de centaines de travailleurs guinéens.
La fin du contrat avec GAC a plongé de nombreux employés dans une situation de précarité.
Un appel direct au Président de la République
Dans leur déclaration, les travailleurs interpellent directement le Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, afin d’obtenir son arbitrage.
« Excellence Monsieur le Président, nous sollicitons votre assistance et votre soutien pour la mise en œuvre effective de la mesure d’accompagnement promise par notre employeur. Cet engagement est pour nous une garantie sociale et morale dans cette période difficile. »
Ils en appellent également au ministre du Travail et de la Fonction publique ainsi qu’au ministre des Mines et de la Géologie, afin que l’État joue pleinement son rôle dans la protection des travailleurs.
Préserver la dignité et la stabilité sociale
Pour ces employés, l’intervention du gouvernement est indispensable non seulement pour restaurer la confiance entre travailleurs et entreprises minières, mais aussi pour garantir la paix sociale dans la région de Boké, cœur de l’exploitation bauxitique du pays.
« Nous avons donné notre énergie et notre savoir-faire pour faire avancer ce projet aux côtés de GAC. Nous demandons seulement justice et respect de nos droits. »
La direction de DTP reste silencieuse
Dans le souci d’équilibrer l’information, nous avons tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec le Directeur Général de DTP Mining afin d’obtenir sa version sur cette situation. Malheureusement, nos démarches sont restées sans suite.
Une crise sociale dans un climat d’incertitude minière
Ce cri de cœur intervient dans un contexte où le gouvernement guinéen a récemment procédé au retrait de plusieurs permis et concessions minières, dénonçant le manque de respect des cahiers de charges par certaines compagnies. Une décision qui, si elle vise à assainir le secteur, suscite également des inquiétudes chez les travailleurs, désormais confrontés à l’incertitude quant à leur avenir.
À Boké, région symbole de la richesse bauxitique du pays, les employés de DTP redoutent que leur sort ne soit que le premier signal d’une crise sociale plus large, si des solutions rapides ne sont pas trouvées.
#DTP#GAC