© UNESCO/Christelle ALIX Une vue du globe symbolique par Erik Reitzel au siège de l’UNESCO à Paris, en France.
Les 193 Etats membres de l’UNESCO, réunis en Conférence générale extraordinaire, ont approuvé vendredi à une très large majorité la proposition soumise par les Etats-Unis pour réintégrer l’Organisation qu’ils avaient quittée en 2017 sous la Présidence de Donald Trump.
« Avec ce retour, l’UNESCO sera encore plus forte pour mener à bien son mandat. C’est un grand jour pour l’UNESCO et pour le multilatéralisme. Forte de sa dynamique retrouvée ces dernières années, notre Organisation tend à nouveau vers l’universalité avec le retour des Etats-Unis », a déclaré Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), dont le siège est à Paris.
Le 8 juin 2023, les Etats-Unis ont adressé une lettre à la cheffe de l’UNESCO, proposant de réintégrer l’Organisation dès le mois de juillet sur la base d’une proposition financière concrète, incluant l’engagement à rembourser leurs arriérés estimés à 619 millions de dollars.
Les 193 Etats membres de l’UNESCO se sont réunis à partir de jeudi en session extraordinaire de la Conférence générale pour examiner cette proposition. Vendredi après-midi, ils ont adopté à une très large majorité la proposition américaine (132 votes pour, 10 votes contre).
UNESCO Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, lors d’une visite en Ukraine.
Un budget renforcé pour mettre en œuvre son mandat
Les Etats-Unis financeront l’équivalent de 22% du budget ordinaire de l’UNESCO. S’y ajouteront le paiement progressif de leurs arriérés et, dès 2023, des contributions volontaires pour financer des programmes dédiés notamment à l’accès à l’éducation en Afrique, la mémoire de la Shoah et la protection des journalistes.
L’UNESCO bénéficiera ainsi d’un budget renforcé pour mettre en œuvre ses programmes pour l’éducation, la culture, les sciences et l’information. Elle pourra accentuer son action pour l’Afrique et l’égalité des genres, ses deux priorités stratégiques.
Elue à la tête de l’Organisation en novembre 2017, Audrey Azoulay a conduit des médiations permettant d’apaiser les tensions politiques et de trouver des consensus sur les sujets les plus sensibles, comme le Moyen-Orient. Elle a également réformé l’Organisation pour la rendre plus efficace, a souligné l’UNESCO dans un communiqué de presse.
« Le mandat de l’UNESCO – l’éducation, les sciences, la culture, la liberté d’information – est absolument central devant les défis du XXIe siècle. C’est cette centralité, l’apaisement des tensions politiques en son sein, ainsi que les initiatives lancées ces dernières années qui ont conduit les Etats-Unis à se mobiliser pour ce retour », a affirmé Mme Azoulay.
L’UNESCO a lancé de nouvelles initiatives tels que l’éthique de l’intelligence artificielle et la protection des océans. Elle a également renoué avec les campagnes emblématiques de terrain – à l’image de la reconstruction de la vieille ville de Mossoul en Iraq – conformément à ses ambitions historiques.
Dans le courrier adressé à la Directrice générale de l’UNESCO début juin, les Etats-Unis font référence à ces réformes et à ces initiatives parmi les raisons de leur retour