La traite des esclaves et la colonisation suffisent pour d’autres à savoir qui est notre ami et qui ne l’est pas. Loin de toute haine viscérale, sans se donner le droit de vivre de la colère, de la rancune, de la haine, de vouloir se venger il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître le sacrifice consenti par certains de nos frères et sœurs à défendre la dignité de notre continent. Qui ne se rappelle pas de Ché Guevara, de Martin Luther King ou du jeune Thomas Sankara, qui se sont sacrifiés pour une cause bien déterminée malgré tous les obstacles qui se sont élevés devant eux. Chacun a été victime d’un meurtre avec préméditation. Ils ont dépassé leurs peurs pour entrer en contact avec la souffrance, les risques qui s’établissent devant eux à chaque pas de leur parcours. Ils savent que de multiples et successifs moyens seront employés pour leur faire taire à jamais et même par leurs propres frères.
Ce que l’arme n’a pas pu par peur de la sentence, la plume va le faire avec l’intention de tuer dans la tête. D’autres font ces bavures pour satisfaire leurs besoins de rémunération, pour un mobile particulièrement odieux. Ils critiquent, sans réfléchir, de jeunes leaders africains, adulés dans tous les villages et hameaux, au bord des marigots et fleuves, dans les huttes et cases.
C’est vraiment odieux lorsqu’un frère africain des royaumes du Mandingue, du Ghana, du Macina veut juste éliminer ses compatriotes pour avoir dénoncer les maux dont souffrent son continent et d’avoir indexé ceux qui entravent dans la commission des infractions sur son territoire. Les noms que vous avez cités sont des vrais dignes fils de ce continent et tout le monde est fier d’eux. Ils se distinguent par leurs qualités hors du commun : des qualités morales, telles que le courage qui les animent, le sens de la justice et le don de soi. Ils ne se battent pas pour eux-mêmes, ni pour leur propre gloire: ils défendent des valeurs, leur continent ou encore les populations qu’ils aiment beaucoup. Par leurs courages-valeurs et exploits, ils se distinguent de ces corrompus et vendus qui cherchent à les déshonorer.
Nulle personne n’aurait, plus que ces dignes fils d’Afrique, frappé l’imagination traditionnelle et inspiré notre histoire, nos danses et chansons. Au contraire, la personne d’un Patrice Lumumba, celle d’un Nelson Mandela, de Sékou Touré, celle d’un Sylvanus Oympio ou d’un Modibo Keita qui nous émeuvent. N’est-ce pas tout à fait de la même façon : il y a dans notre admiration pour ces dignes fils d’Afrique, que je tais les noms, plus de respect que de dévotion.
Si vous, africains, ne connaissez pas leurs valeurs, la métropole et le reste du monde connaissent bien leurs poids.
Oumar Lalmas Diabaté